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Histoire de A à Z: victime d'un pervers narcissique
30 octobre 2015

Chapitre 11: Janvier

J’avais encore un BTS blanc en Janvier, et Jules m’appelait tous les soirs, mais attention, en tant « qu’amis ». Pour lui, c’était bel et bien fini. Pour me le poruver, et me faire mal, il me disait tous les deux jours "qu'il ne se touchait plus en pensant à moi" car je le dégoutais. Il refusait même parfois de me faire la bise, et à plusieurs reprises il me força à prendre des douches à 5heures du matin pour me "laver" car j'étais sale et je "m'étais pris des litres de sperme". Je devais lui envoyer des photos de moi nue, dans la douche, complètement humiliée. Je me sentais violée.
Deux éléments dont je me souvienne du mois de Janvier : me rabaisser sur mon avenir, et me faire classifier mes amis Facebook par race.
Jules est allé consulter mon profil Facebook, et je mettais parfois des chansons, des phrases que je ressentais par rapport à lui. Sa première remarque était « c’est pour qui tes phrases » alors je lui répondis. Ce à quoi j’ai eu : « Tu te fous de ma gueule ? On est pas amis sur Facebook, alors je te redemande, sinon ça va mal se finir, c’est pour qui ?!?! ». Alors il s’y est pris au jeu une fois qu’il ma cru : comme nous n’étions pas amis sur FB, autant lui dédier CARREMENT ma page. Il me demanda de lui faire un clin d’œil, ce que je fis, avec une jolie photo de moi et une chanson. Erreur. Ma photo a servi à ce qu’un ami mexicain mette « que guapa ! » (comme tu es belle !) sur ma photo. Alors dès que je mettais une belle photo de moi, dans MA page, MON espace, MON FB, c’était, d’après lui, pour quelqu’un d’autre, et une façon de me « montrer ».
Par la suite, il surveillait mon FB. Il comptait au quotidien (en Janvier ce fut le début), mes ajouts, me demandait le lien avec la personne si c’était un garçon, ensuite, pourquoi je l’avais ajouté et enfin, il me demandait d’où je le connaissais. Pour une fille, c’était la race, et où je l’avais rencontrée.
Il m’a fait compter, un par un mes amis FB. La classification était la suivante : Famille (j’avais droit à famille directe, mais pas amis de ma famille, voisins, famille de ma famille, et ce, même s’ils m’avaient connu petite ou jeune), amis du Mexique (que les filles pratiquement, car les garçons étaient liés à un ancien petit ami que j’avais eu, mais j’évitais d’en parler) Latinos vivant en France (que les filles, pas les maris/compagnons, car aucun intérêt !) copines de classe (trop d’arabes à son goût et une juive) et arabes. Le but de ce comptage était de voir à quel point j’avais des étrangers sur ma page, ce à quoi il répondit « Bravo ! c’est ta mère qui doit être contente ! Elle qui veut que tu sois à tout le monde ! Bravo la mixité ! ». Jules déteste les étrangers. Il vous dira le contraire, mais il les hait. Il déteste le communautarisme, les gens qui parlent une autre langue. Il déteste l’idée de vivre ailleurs, et si j’osais dire que le Mexique me manquait, ou si j’en parlais un peu trop parfois, il me demandait « pourquoi tu parles du Mexique ? tu es française ». Il refusait de croire que la cuisine mexicaine était inscrite au patrimoine de l’UNESCO, et voulait me faire dire que notre nourriture était « pourrie ». Je n’étais pas assez francisée.
Jules a cependant son « quota » comme il me disait, d’étrangers : le parrain de sa première fille est tunisien (mais attention ! il ne parle pas arabe et ne pratique pas !), la marraine de sa deuxième fille est colombienne. Et après, il me faisait bien comprendre que LUI, élite de la société, ne traînait pas avec des étrangers, et non seulement cela, mais que toutes les femmes de son entourage sont des femmes fréquentables, qui sortent avec des français, qu’on ne drague pas, et surtout « ce ne sont pas des salopes ».
Je me posais beaucoup de questions sur mon avenir, mes études. Mais pour Jules, j’étais fainéante, une flemmarde qui n’arrivera jamais à rien. Les week end, il me critiquait du fait que je dormais jusqu’à tard (je le dis et redis, j’étais épuisée). Il se vantait que LUI il avait des activités. Qu’il n’avait pas une minute pour lui dû aux enfants, et qu’il ne supporte pas les gens flemmards, qui dorment jusqu’à tard. J’avais tellement peur d’être jugée, que les week ends je mettais un réveil à 9 heures, lui faisait un couou par message, et me rendormais. Je mettais le portable en mode général dans le cas où il m’appelait, et je mentais sur le fait de faire des siestes ou de simplement pas avoir la force de me réveiller.  Il se faisait un plaisir de me rabâcher qu’être trilingue n’était pas extraordinaire, que j’avais atteint un niveau qui servait assez bien pour le travail, alors pourquoi allait plus loin ? Tout ça pour qu’au final, je ne parlais pas assez bien français, NOTRE langue. Il ne me demandait jamais ce que je voulais faire, mes plans pour l’avenir. Mais pour lui c’était clair : j’allais rester en France, je devais AIMER la France et y rester, et particulièrement à Lyon.
Moi, fille de guides touristiques, ayant déménagé 3 fois au sein même d’une ville aussi petite que Grenoble ou Ferney Voltaire, moi, rester à Lyon…Pffff ! J’en ris encore…
J’avais trouvé un site pour faire de l’humanitaire, des missions courtes ou longues. Je commençais à me faire à l’idée que pour me débarrasser de cet homme je devais partir le plus loin possible. J’avais déjà émis l’hypothèse de pas finir le BTS et de partir chez mes grands-parents, sans donner des nouvelles à qui conque. Ou chez des amis en Californie, qui ont des enfants (« et c’est ta mère qui va payer le voyage mongole ? Maman qui te paye tout, t’es bien contente hein ? »).
Lorsque Jules apprit que je voulais partir au Népal dans un orphelinat, sa première réaction était de me punir car lorsqu’il partait en déplacement, j’étais triste. Mais moi, gamine égoïste, j’allais aller au Népal, à des milliers de kilomètres. Alors j’avais interdiction de pleurer, être triste la prochaine fois qu’il allait partir, même en week end.
Ensuite, sa deuxième réaction était, comme à sa bonne habitude, de démolir mes rêves, mes envies. « Une année sabbatique ? Tu ne penses qu’à t’amuser, qu’aux vacances, pas étonnant que tu ne réussisses rien. Et qui va tout payer ? Maman encore ? Tu veux faire comme tout le monde, tous ces gamins qui fuient leurs responsabilités…Tu veux voyager, mais pourquoi ? regarde, moi j’ai attendu 26 ans avant de monter dans un avion, je voyage quand je veux (en voyage organisé -beurk-) ,j’ai fini mes études et je m’éclate maintenant ! »…
Et sa 3ème réaction était : "pourquoi tu veux aller au Népal ? Tu n’estimes pas qu’il y a des gens en France à aider ? Pourquoi tu veux partir de la France ? Toi tu veux aider les gens dont tout e monde s’en fiche, des gens que personne connaît, pourquoi cette envie d’aller à l’étranger aider les autres ? Tu n’arrive même pas à t’aider toi-même !..."

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