Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoire de A à Z: victime d'un pervers narcissique
27 octobre 2015

2ème année: chapitre 7 Septembre

Lors de mes vacances nous nous sommes écrits. Au début, il était doux, aimant. Mais par la suite, je devais encore mettre ma vie en suspend pour lui, s’il me parlait, je DEVAIS être là, pour lui répondre. Même si j’étais avec mes parents, il était persuadé que j’allais « me taper des mecs » et lorsque mes copines m’ont rejoint, la seule façon de le rassurer était presque ne pas sortir, du moins c'est ce que je lui disais. Si nous rencontrions du monde, je ne lui disais pas, et si mes copines regardaient, même au loin des garçons à plage, je me sentais tellement, mais alors tellement coupable. La dépendance au téléphone devait grosse, mais étrangement, c’est lorsque je n’avais pas de nouvelles que je me sentais plus apaisée.

 Pensant être enceinte car mes règles ne venaient pas ( j’avais mon premier stérilet et je pensais qu’il était mal mis et donc, il y avait la possibilité de tomber enceinte) je lui ai demandé de m’acheter un test. Il refusa et me fit avouer par la suite que je lui avais menti. Souvent, pour lui faire plaisir, je lui avouais que oui, j’avais menti. J’inventais des histoires, pour le rassurer, pour lui prouver qu’il avait raison. Il me faisait dire ce qu’il voulait, même si ma réponse était opposée, il me faisait comprendre que ça allait mal se passer si j’étais en désaccord avec lui, alors je devais "avouer" mais il fallait que j'avoue ce qu'il voulait entendre

Une copine m’a alors parlé des pervers narcissiques. J’ai recherché les symptômes sur le net et je ne voulais pas y croire, ce n’était pas possible qu’une telle description lui corresponde. J’ai voulu lui en parler , lui dire de voir les symptômes, de voir quelqu’un  et accessoirement, de se faire aider. J’avais pris moi-même la décision de voir une psychologue (même s’il m’a influencée), afin de comprendre certaines choses. Je lui ai dit que ma psychologue était d’accord avec le fait qu’il était un pervers, et qu’il lui fallait de l’aide. Mais pour lui, c’était moi la perverse narcissique. Lui n’était que la victime. Il m’a aussi dit de « rétablir » la vérité avec ma psy, car comment se faisait-il que cette femme ait dit ça sur LUI. Il était alors persuadé que je parlais mal de lui, même à ma psy, et voulait avoir ses coordonnées, pour lui expliquer « qui j’étais vraiment ». Il était en colère. Mais étrangement, moi aussi. Je voulais lui faire mal, je voulais qu’il souffre, qu’il meure même. Je voulais le torturer. J’avais la haine.  Mais pour lui, c’était tout MOI. Je devais, m’a-t-il dit un jour, ramper pour demander son pardon.
J’avais déjà tant sacrifié pour lui : mes ami(e)s, des sorties, des tenues vestimentaires. Je ne profitais jamais de chaque instant sans lui, et si je me trouvais sans lui, j’étais au téléphone. J’arrivais en retard en cours, aux RDV, j’avais une peur bleu de raccrocher ou lui dire que je devais y aller. Je me privais déjà d’un tas de sorties, et mon estime était presque à plat. Je commençais à croire tout ce qu’il pensait de moi. Comme s'il m'avait injecté son venin et que la coeuleur de mon sang se mélangeait avec ce poison. 
J’étais tombée amoureuse d’un homme bon pourtant. Mais devant moi se trouvait un monstre, créé par moi comme il me l’a toujours fait comprendre. Car tout ce qui arrivait en mal, c’était ma faute. J’avais la chance de tout changer me disait-il, après le tchèque j’aurais dû avoir un électrochoc me disait-il, être une femme inaccessible, qui le défendait, et AINSI il serait enfin tombé amoureux de moi. Si on se disputait, si tout allait mal, c'était ma faute, car j'avais le pouvoir de tout chnager, mais je ne le faisais pas, soi disant. Je perdais espoir. Je voulais pourtant qu’il m’aime, je voulais tant qu’il m’admire, qu’il soit fier de moi. Je commençais à me détester de plus en plus.  Je maigrissais, et chaque jour qui passait était une torture de me lever. Mon cycle de sommeil était totalement détraqué; en effet, on parlait à partir de 23h jusqu'à pas d'heure, et bien entendu, impossible de lui dire bonne nuit, ou que j'avais envie de dormir. Lui était débout pour ME parler, alors je devais en faire auntant. Il y avait déjà un climat de "punition", c'est à dire que si je faisais quelquechose de mauvais, il ne m'adressait pas la parole pendant des heures, voir des jours. J'étais sa marionette, son enfant. 
Chaque fois que le portable sonnait j’avais une boule au ventre. Bien que souvent en pleine crise d’angoisse, l’autre partie du temps je lui faisais croire que je n’avais plus de batterie, de wifi, que la 3G beuglait, qu’une copine avait pris mon téléphone, que le portable était au fond de mon sac, etc.  

Je voulais me jeter dans les rails du métro, que je prenais tous les jours, ou avaler des médicaments et mourir. J’avais un trou dans mon cœur, des idées noires. Je me sentais laide, inutile, bête, impuissante.

Je passais mes soirées/ après midis au téléphone, en sanglots, écrivant des mails agressifs, méchants et même racistes en vers des gens qui n’avaient rien fait à part me contacter, me parler ou m’apprécier par quelconque réseau social. Je me suis coupée de mes amis du lycée, car c’étaient des garçons, j’ai du couper contact avec mes ex avec qui nous avions gardé un bon rapport.
Il découvrit le nombre de personnes avec qui j’ai eu des rapports sexuels, m’insulta de salope, et surtout, il employa le terme « passé de salope » pour les mois qui allaient venir. Il est allé jusqu'à me dire que je faisais honte aux femmes qui avaient été violées, car lorsqu'on est violées on est censé avoir un choc et avoir peur des hommes. Mais pas moi non, moi j'amais trop ça, les hommes disait-il. Toute discussion eue par la suite faisait référence à ce terme. Il insulta mes parents, il dénigrait l’éducation que j’avais reçu « je déteste tes parents ». Il les a souvent insultés, ma mère de salope, mon père d’un mauvais père qui ne s’est jamais occupé de moi. Pour soutirer des informations, il faisait semblant de m’écouter, de me faire parler pour que je me sente à l’aise, dans les moments où j’étais vulnérable et que je ne pouvais parler à personne. Il disait qu’il adorait la psychanalyse car il se sentait à l’aise, qu’il analysait très bien et donc pour cela il était doué pour la manipulation. Au travail je recevais menaces, insultes. Il prenait mon portable pour fouiller. Je devais lui faire des rapports du trajet en bus, des mails non professionnels écrits ou reçus. J’étais harcelée.

Un après-midi, après lui avoir dit que j’allais rendre visite  à un ami truc, il m’écrit « va sucer tes turcs » par sms. Il avait la sale habitude de mettre « tes » dans toutes ses insultes. Tes arabes, tes latino, tes turcs, tes gamins, tes copines de merde. Il se sentait bien supérieur à autrui, et particulièrement les étrangers et les gens de mon entourage. Cela faisait plusieurs fois que je faisais des crises d’angoisse au travail, qu’on appelait les infermières, qu’on faisait venir de l’aide. Mais cette fois-ci, ce fut à Lyon Sud que j’ai du me rendre. Jules se porta volontaire pour m’emmener, il a appelé ma famille pour leur expliquer. 
Un deuxième soir, toujours à cause de lui, ma colocataire lui demanda d’aller me chercher. Après tout, c’était sa faute pensait-elle, mais pour lui, c’était tout le contraire. IL s’était déplacé. IL est venu me chercher. On lui devait le respect. Et en retrant à la maison, j’étais censée hurler sur mon amie, l’insulter même car elle avait calculé combien de temps cela allait mettre depuis Lyon Sud à la maison. Je pensais au début qu’elle voulait m’éloigner de lui. Mais en fait, elle voyait qu’il était dangereux et que c'était son devoir de venir me chercher. 

 Les RH de mon travail, nous ont convoqué. On devait se couvrir mutuellement, pour pas qu’on se mette en danger. J’ai du mentir en faisant passer ça pour une sorte de crise d’adolescence, ou Jules m’avait aidée et fait réaliser que je n’appartenais plus au monde des étudiants, ce qui était en partie vraie. Mais je ne pouvais pas parler des insultes, menaces. Je ne pouvais pas parler que j’étais surveillée dès qu’un homme s’approchait de mon poste de travail. Il n’y a que ma mère (qui était présente à ce RDV) qui a pu dire ce qu’il était réellement. Mais il était trop tard, pour les RH, c’était un homme bon, qui avait essayé d’aider une pauvre gamine perdue. La responsable des RH était surprise par cette accusation d’ailleurs. Elle pensait à ce moment là que ma mère était dans l’erreur. Non, Jules n’était pas capable de faire ça, c’est encore moi qui ait du déformer cela, et qui le faisait passer pour harcèlement. J’ai du la contredire…
Nous avions eu consigne de ne plus nous parler pour notre bien. Car aux yeux de l’entreprise, du moins, les infermières et la direction, il avait été manipulé par mes crises, il me portait de l’attention et moi j’en profitais. Une partie était véridique, j’aimais sa pitié. Mais personne n’a jamais su qu’il me harcelait, m’insultait au quotidien, me dénigrait, me dégradait.

Publicité
Publicité
Commentaires
Histoire de A à Z: victime d'un pervers narcissique
Publicité
Archives
Publicité