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Histoire de A à Z: victime d'un pervers narcissique
30 octobre 2015

Chap 10: Noël & Jour de l'an

Pour les fêtes, chacun allait rentrer chez soi et faire des choses en famille.
Pour ma part, je me rendis à Strasbourg voir ma cousine, avec mes parents.
Lors du trajet en voiture, je me suis endormie. Mais pour Jules, c’était un crime, car il était en train de m’écrire, alors je DEVAIS lui répondre. « Moi je t’écris et Madame fait quoi pendant ce temps ? Elle ronfle ! » (il ne disait jamais dormir, il employait toujours ce terme, ronfler, synonyme de fainéantise, flemmarde, paresseuse). Il se plaignait que je dormais trop souvent à son goût ; en même temps j’étais épuisée. Quand j’ai dû décharger la voiture, saluer ma cousine, aider pour le repas, il ne m’a pas adressé la parole, y compris le soir de Noël. J’étais punie. J’avais tellement peur de lâcher mon téléphone, pour m’occuper de ce qui se passait autour de moi. Mais qu’il me punisse, cela me rendait encore plus dingue. J’avais beau lui envoyer des messages, le supplier, être gentille…rien n’y faisait. Je n’ai eu aucun vœu pour le soir de Noël, moi qui adore les fêtes.
Il m’avait donné l’habitude de tout commenter EN bien. S’il prenait des photos de ses filles, je me sentais dans l’obligation de lui dire qu’elles étaient magnifiques (elles l’étaient, seulement, il faisait la chasse aux compliments), et quand il s’agissait de lui…je devenais un distributeur d’éloges. S’il m’envoyait des photos d’une flaque d’eau dans son village, je devais l’acclamer. S’il m’envoyait des photos du ciel, je devais le remercier, s’il prenait des photos de lui alors là, je lui devais tout : le vénérer. Une fois, il m’envoya une photo de groupe, lorsqu’il était en déplacement en Asie. Et j’ai trouvé ça superbe, alors j’ai simplement dit « génial ! ». Mais sa femme elle, elle lui dit « t’es le plus beau ! ». Alors depuis, j’ai bien fait attention à le lui dire. Les matins, avant même de voir sa tenue, avant même de lui adresser la parole, je lâchais un « t’es trop beau ! » pour être sûre. Si je ne le complimentais pas, il me faisait comprendre que sa femme, ELLE, l’avait fait. Il se comparait tout le temps aux autres, et j’avais pas le droit de dire que je trouvais quelqu’un beau. Si je parlais d’acteurs ou de chanteurs que je trouvais beaux, j’étais une sale gamine de merde. Je devais lui dire que tous mes anciens petits amis étaient moches (alors qu’à mes yeux, non), et les rares fois où on les évoquait, je devais les critiquer, les insulter devant lui, sans raison. Si je ne le faisais pas, cela voulait dire « que je les défendais, et que je ne le pensais pas", et que je devais retourner avec mes gamins et tes goûts de merde. La beauté pour lui était non seulement superficielle, mais nécessaire. Il FALLAIT le trouver beau, il fallait que mes copines l’acclament (ce chapitre viendra par la suite), même si elles étaient en couple. Car même en couple, il fallait le trouver beau.
Un premier soir lors de ces vacances, je reçus un message d’un ancien camarade de sport, avouant (après lui avoir posé la question, que Jules m’a forcé à demander à TOUTE PERSONNE VOULANT M CONTACTER « pourquoi tu m’écris au fait ?) que je lui plaisais. Ce fut une autre décente aux enfers. Je commençais à comprendre que toute personne de sexe masculin qui m’entourait était pour lui une excuse pour m’insulter et m'humilier.  « T’es à tout le monde, tout le monde a ton numéro. Pourquoi est-ce qu’un noir a ton numéro ? Tu aimes les étrangers hein salope ? Pourquoi ce ne sont jamais des blancs qui t’écrivent ? T’as du te faire sauter par tout le vestiaire, et d’abord, pourquoi tu faisais du volley-ball en mixte ? Tu t’entraînais avec lui parce que tu aimais ça hein ? T’as du te faire draguer par tous les mecs du volley et conne comme tu es tu n’as rien vu »….
J’étais déçue d’apprendre que mon camarade avait un faible pour moi, oui. Mais il a toujours été sympathique, respectueux, et très fort au volley ; alors pourquoi avoir la haine comme ça ?...
Sans parler en plus que pendant les fêtes, il se pouvait que mon ex petit ami soit à une soirée du nouvel an. J’ai dû écrire, encore une fois, des messages haineux par peur, j’étais terrifiée à l’idée de voir du monde. 
Le soir où tout basula, fût le soir où j’ai parlé, « chatté » avec l’ancien petit ami de mon ancienne colocataire Sarah. Jules était allé au cinéma avec sa femme, et le soir nous avions convenu de se parler. La première chose qu’il me demanda, c’était « rien à déclarer ? » alors j’ai dit, innocemment encore une fois, que j’avais parlé avec Yann, et qu’il avait été un poil trop amical, mais rien de bien méchant (car Yann et moi nous nous sommes toujours très bien entendu, rions et faisons des blagues, même avec Sarah. On avait une relation tous les 3 très fusionnelle, simple, drôle, amicale).
J’ai dû lui envoyer les messages. Avant que le contenu le CHOQUE, il était d’abord offusqué par le fait que « j’avais passé la soirée à chatter avec un mec autre que le mien ». J’avais pas à chatter avec d’autres mecs. Quelle genre de nana ferait ça ?! Il envisagea une première séparation. J’avais beau supplier, j’avais beau hurler, avoir mal, rien n’y faisait, je n’avais pas à faire cela. J’étais tellement triste, que je lui ai souhaité du mal, à lui et à sa famille, des personnes innocentes. Il me poussait à bout, repoussait toujours mes limites, ma patience.
Pour le nouvel an je n’ai pas eu e nouvelles. Mais attention, je n’avais pas le droit de m’amuser. Si je m’amusais, cela voulait dire que je ne pensais pas à lui, que je n’étais pas triste. J’en avais marre qu’il ait tout le pouvoir, alors j’ai essayé de passer une bonne soirée au nouvel an, mais j’étais simplement abattue, anéantie (et en jean et gros pull en laine car gare à moi si j’osais mettre une robe alors qu’il n’était pas là !). Son mécanisme était de me garder, toujours, toujours, toujours faible, près de lui. Si je ne lui écrivais pas, alors il était persuadé qu’il était un bouche trou, car si je l’aimais vraiment j’aurais du donner des nouvelles. Ou alors, si je n’en ai pas donné, c’est que je m’amusais, et donc, je n’étais pas si triste que ça…
Je ne pouvais jamais être libre. j'étais sa marionette

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